Depuis le début de l’année 2025, Jaydee Canvot s’est imposé dans le onze titulaire de Carles Martinez Novell. Promis à un bel avenir, notre Pitchoun de 18 ans s’est longuement confié avant l’affiche TéFéCé - Montpellier, de ses premiers pas à Bondy jusqu’à ses débuts en professionnel.
Jaydee Canvot : « Au moment de rentrer, je me suis dit que c’était un rêve qui devenait réalité »
Publié le 24/01/2025 à 20h00
Depuis le début de l’année 2025, Jaydee Canvot s’est imposé dans le onze titulaire de Carles Martinez Novell. Défenseur central de formation, le natif d’Argenteuil s’est également distingué au milieu de terrain, faisant parler son impact physique et son bagage technique. Promis à un bel avenir, notre Pitchoun de 18 ans s’est longuement confié avant l’affiche TéFéCé - Montpellier, de ses premiers pas à Bondy jusqu’à ses débuts en professionnel. Ma passion pour le foot est née naturellement. J’avais déjà une passion pour le sport en général. Lorsque j’étais plus jeune, je jouais souvent au foot avec mes amis à l’école dans la cour de récréation. Là où j'ai grandi, il y a beaucoup de sportifs et de footballeurs qui se sont révélés. Mes années passées en région parisienne ont été les meilleures. J’avais mes amis, ma famille, mes coéquipiers du foot, mes coachs et aussi des animateurs qui étaient présents. Après, je suis parti tôt de chez moi. Quand j’étais à Clairefontaine, je ne pouvais pas revenir fréquemment. Aujourd'hui, dès que j’en ai l'occasion, j'essaye de passer voir mes proches qui habitent toujours à Bondy. À l’INF Clairefontaine, j’étais dans une très bonne génération avec les 2005-2006 et des joueurs comme Mathys Tel par exemple. Il y en a encore avec qui je parle souvent, que je côtoie toujours. On se voit parfois en sélection ou lors de nos confrontations en clubs. J’ai énormément appris là-bas avec les coachs qui m’encadraient. Concernant mon repositionnement, j'ai dû trop grandir d’un coup. J’aurais quand même aimé rester plus longtemps attaquant pour prendre plus de plaisir (rires). C’est en U14 que j’ai reculé en passant milieu offensif puis défensif avant de passer défenseur central. Là où j’ai tapé dans l'œil d’un recruteur, c’était lors de mon passage à Clairefontaine. Il avait envoyé un message au coach et ensuite ma famille a été contactée. Après ça, je suis venu passer des essais au TéFéCé, toutes les parties ont accroché et j’ai directement signé. Je me suis senti bien, donc naturellement, j’ai fait confiance aux dirigeants. Toulouse est un club qui fait confiance aux jeunes et c’est ce qui a fait la différence. À mon arrivée, c'était la période où Manu Koné, Amine Adli, Nathan Ngoumou et d’autres commençaient à jouer avec les professionnels. Ce qui m’a aussi mis en confiance, c'est qu'il y avait plusieurs joueurs qui venaient de la région parisienne ou de Clairefontaine tout comme moi. Lors d’un match contre Istres en U17, mon genou a craqué et j’ai été victime d’une rupture des ligaments croisés. Sur le moment, ça a été dur de l’accepter mais j’ai su le prendre du bon côté. J’ai été bien entouré, que ce soit par ma famille, mon agent et le club, tous m’ont accompagné. Au lieu d'être triste, je l’ai pris comme une épreuve et comme quelque chose qui allait me servir pour la suite. Durant l’année de ma rééducation, le foot me manquait beaucoup. Je me suis promis que maintenant, tout ce que j'allais faire dans ma vie, c'était tout donner afin d'être performant et continuer d’avancer. Déjà, la première année de mon arrivée, je n'étais pas le vrai Jaydee. Je n’étais pas à 100% de mon potentiel, que ce soit dans le travail ou dans l’écoute. Je ne me donnais pas les moyens pour réussir. Avec cette blessure, j'ai réalisé que ma carrière ne pouvait tenir qu’à un fil. Dès lors, le staff a pris le temps de bien m’expliquer ce qu’était le métier de footballeur. Durant ma deuxième saison au club et après ma blessure qui m’a écarté des terrains pendant un an, j’ai eu un déclic. J’ai compris que je ne devais pas me reposer sur mes acquis. À partir de là, j’ai pris conscience qu’il fallait que je sois plus sérieux dans la récupération, le sommeil, la nutrition, les soins, tous ces petits détails importants. Depuis, j’ai constamment progressé et j’essaye d’élever mon niveau tous les jours, même si je suis encore jeune et que j’ai encore beaucoup à apprendre. J’étais très content et soulagé de signer mon premier contrat professionnel. J’étais très content personnellement, mais aussi heureux de rendre fiers mes proches. Derrière moi, il y en a d’autres qui ont suivi : Dayann (Méthalie), Mathis (Saka) et j’ai été très content pour eux. Mais ce n’était pas une fin en soi et je savais que je devais continuer à travailler pour m’améliorer. Dans ma tête, j’étais préparé à faire mes débuts, mais je ne savais pas quand est-ce que ça allait arriver. Le coach sait quel est le moment idéal pour lancer des Pitchouns comme nous, que ce soit en tant que titulaire ou pour une entrée en jeu. Selon moi, l’entraîneur a décidé de me faire rentrer aussi pour me féliciter de mon investissement. Au moment où le coach m’appelle pour me dire de me préparer à entrer en jeu, il y a plein de choses qui se passent. Je me suis dit que c'était un rêve qui devenait réalité. On n’est jamais réellement prêt de ce côté-là mentalement. Une fois sur le terrain, je me suis dit qu’il fallait juste que je prouve ce que je vaux. Ensuite, je suis rentré une deuxième fois face au PSG. J’étais impressionné par le stade, les supporters et aussi les joueurs que j’affrontais, mais je me devais d'être concentré sur mon rôle. J’étais frustré par la défaite, mais mes proches étaient heureux de me voir fouler la pelouse du Parc des Princes étant donné que j’ai grandi en région parisienne. J’ai appris ma titularisation durant le dernier entraînement avant le déplacement à Lens. Le coach et le groupe en général m’ont tous fait confiance, ils m’ont tous bien aidé. Djibril (Sidibé), Joshua (King) ou Gaby (Suazo), à travers son discours, m’ont mis à l’aise, donc c’était top. À l'hôtel, lorsque je vois mon nom dans le onze titulaire j’étais très fier, mais il a vite fallu switcher. Après, je n'ai pas vraiment eu le temps de savourer, car je devais me concentrer sur mon rôle sur le terrain et surtout profiter de cette opportunité qui s’est présentée. J’ai toujours eu la faculté d'avoir confiance en moi et de ne pas être impressionné par l’enjeu. Je suis resté focus sur ma performance et ça s’est bien passé pour moi et aussi pour nous, puisqu'on a gagné dans un contexte difficile. Sur le terrain, physiquement, c'était dur. Pour l'anecdote, à la fin du match, je suis sorti sous crampes tellement j’avais couru (rires). Que ce soit les plus anciens ou les Pitchouns encore présents, j’étais bien encadré par tout le monde. Parle-moi de ta jeunesse, d’où est venue cette passion pour le football ?
Peux-tu nous raconter ton passage à l’INF Clairefontaine et ton repositionnement d’attaquant à défenseur ?
Pourquoi avoir choisi de rejoindre le Toulouse Football Club ?
Au printemps 2023, tu te blesses gravement au genou, une première grosse épreuve à surmonter dans le cadre de ta formation. Comment ça s'est produit ?
Quelles leçons en as-tu tirées ?
Qu’est-ce qu'on ressent quand on est le premier de la génération 2006 à signer son premier contrat professionnel ?
Que retiens-tu de tes premières minutes chez les professionnels ?
Comment as-tu appris ta première titularisation à Lens ?
Quel regard portes-tu sur ta performance lors de ta première titularisation, à Lens ?
Ta polyvalence sur le terrain est-elle un avantage pour toi ?
En effet, j’ai la chance d’être polyvalent en étant capable de jouer à deux postes différents. Dans le système utilisé par le coach, nous jouons avec deux milieux et avec trois défenseurs centraux, donc derrière il y a une place en plus à prendre. Mais même si Carles décide de me mettre attaquant droit, je jouerai aussi (rires). J’ai été aligné aux côtés de Mark et Charlie en défense, puis avec Cristian dans l’entrejeu. Ce sont trois bons gars. Ils n’hésitent pas à venir me parler avant les matchs, mais aussi pendant et après. On se comprend, car nous avons tous les trois le même ADN, c'est-à-dire de se donner à fond. J’ai cette agressivité et ce sens de l’effort en commun avec eux. C'est très facile de jouer avec des joueurs comme ça. Et si quelqu’un fait une erreur, on va lui dire et le rassurer pour s’entraider.
Tu avais une très bonne complicité avec Logan Costa, notre ancien défenseur parti cet été à Villareal. Vous échangez toujours ?
En ce moment nous n’échangeons pas vraiment car il est beaucoup sollicité à Villarreal. On se parlait beaucoup, quand il était encore à Toulouse. Logan vient d’Argenteuil comme moi et on a des connaissances en commun, ce qui nous a rapprochés. Il m’aidait moi, mais aussi tous les Pitchouns. C’est vraiment une très belle personne et il m’inspire beaucoup. Au moment de signer mon contrat professionnel, Logan (Costa), Manu (Koné), Mamady (Bangré) et d’autres m’ont tous félicité en me disant de ne pas lâcher et de continuer à travailler.
Qu’est-ce que ça fait de jouer en professionnel aux côtés d’autres Pitchouns ?
Récemment contre Laval en Coupe de France, nous étions quatre Pitchouns sur le terrain. C’était quelque chose de magique. Mathis (Saka) a fait sa première apparition avec les professionnels, j'étais très heureux pour lui. Avec Mathis, nous sommes de la même génération, on a joué ensemble en Gambardella la saison dernière et on a fait notre premier match en Coupe de France au Stadium ensemble donc c’était incroyable. Mathis est né ici et je sais que c’était important pour lui de faire ses débuts ici. C’est la même chose pour Rafik, qui a surmonté deux grosses blessures. On a fait notre rééducation ensemble, donc on a pu créer un lien fort, avec beaucoup d’affinités.
Réception de Montpellier ce week-end, c’est une équipe que tu as déjà pu affronter ?
Oui en jeunes, j'ai souvent joué face à Montpellier. C'est une ville voisine, donc forcément moi et l’équipe attendons ce match avec impatience. Des deux côtés, il y avait toujours l’envie de gagner. Dimanche, j’espère qu’on va gagner, qui plus est chez nous, devant nos supporters. Il faudra bonifier notre bon point ramené de Lyon pour continuer notre bonne dynamique et rester au contact des équipes qui nous devancent au classement.
Que peut-on te souhaiter pour la suite de la saison ?
La santé, pas de blessure, que le club se porte bien, qu’on gagne des matchs et qu’on aille le plus loin possible en essayant d'accrocher une place européenne !
Merci Jaydee.
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