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Les dessous de la formation du TéFéCé avec Mickaël Delestrez

Publié le 13/09/2024 à 18h30

Interview complète avec Mickaël Delestrez, Directeur technique du Centre de Formation et Entraîneur des U19 du TéFéCé.

Le championnat a repris pour les différentes équipes du TéFéCé, l'heure pour Mickaël Delestrez - Directeur technique du Centre de Formation et entraîneur des U19 - de faire le point sur les dessous de la formation toulousaine. Préparation estivale, intégration des datas, philosophie de jeu, signature des premiers contrats professionnels des Pitchouns... l'interview complète !

Mickaël, est-ce que tu peux nous faire un premier état des lieux concernant l'été qu'on connu les différentes équipes du Centre de Formation ?

La Réserve a repris l’entraînement en juillet, au même titre que le groupe formation (2007/2008). Les U16 ont repris un petit peu après (génération 2009). Chaque équipe a connu des programmes individualisés, avec des oppositions différentes.

Les deux groupes de la formation ont été amenés à faire un stage, histoire de souder les liens, dans les Pyrénées, et d’obtenir une belle forme de solidarité pour qu’ils s’entraident avant le début de saison. Les U16 sont allés à Bilbao, en Espagne, pour s’entraîner, monter en intensité et se redécouvrir. Globalement, les préparations de nos équipes se sont très bien déroulées.

Quels sont les objectifs fixés par le Centre de Formation pour ses équipes ?

Les objectifs s'ajusteront au cours de la saison. Ce qui nous intéresse, c’est de former des joueurs, qui à la fin de leur cursus, sont en capacité de relever un niveau de challenge extrêmement élevé, à l’image de ce que sont en train de faire Jaydee Canvot, Mathis Saka ou encore Dayann Methalie. 

Ensuite, si on peut faire, ça, avec l’idée qu’à moyen terme, ces joueurs intègrent l’équipe, pour y jouer - d’abord en entrant dans la rotation puis en devenant titulaire -, tout en obtenant des résultats positifs, c’est gagné. Mais on ne veut pas non plus tirer un trait sur les résultats. On souhaite allier l’intégration des jeunes avec la victoire.

Pour gagner plus tard, il faut qu’ils apprennent à gagner le plus tôt possible, même si dans la formation, parfois, il faut accepter que les résultats soient un peu moins plaisants pour évoluer.

La Réserve a bien commencé sa saison, avec deux succès en trois rencontres ? Comment se relever après une dernière campagne délicate en N2 ?

Déjà, une grande partie de l’effectif n’est plus là. L’an passé, beaucoup des joueurs avaient été lancés dans le grand bain, pour qu’ils apprennent et progressent plus vite face à une grande adversité, en N2.

On n’a pas su gagner assez de matchs, même si le classement final est très sévère par rapport au contenu. L’évaluation s’est faite naturellement, on n'a pas souhaité les entourer de joueurs trop âgés et ils ont été confrontés au très haut niveau. Aujourd’hui, on se retrouve en N3, avec une génération 2005 et une génération 2006 qui arrive.

On a des joueurs que l’on souhaitait conserver pour leur donner du temps. On a bien démarré, le niveau n’est pas le même. On joue sur six années d’âge de notre côté. L’objectif est de bien jouer, mettre en place notre philosophie de jeu, et gagner le plus de rencontres possible, tout comme les autres catégories.

Toi, en tant que Directeur technique du Centre de Formation, comment arrives-tu à avoir une vision à 360° pour superviser toutes ces équipes, en plus de t'occuper des U19 ?

Je suis très bien entouré. Je travaille aux côtés d’une superbe équipe. Le fait d’être Directeur de la partie technique me décharge de nombreuses missions, que Julien Lacour (Directeur du Centre de Formation) prend en main notamment. L’idée pour ma part est d’être sur le terrain au maximum, avec les techniciens, de mettre en place la politique du Club et de la contrôler, tout en la faisant évoluer.

Je m’assure également de participer à l’enrichissement des compétences de mes collaborateurs. Et puis après, on se réunit souvent, avec Ludovic Graugnard (Responsable de la pré-formation) et Mehdi Benabdallah (Responsable de l’académie), pour s’assurer qu’on est tous bien alignés au niveau de la méthodologie au sein des équipes.

C’est un véritable travail d’équipe, même si on est tous capables d’être autonomes. C’est une charge de travail très importante avec mes deux rôles. C’est du 7j/7, des déplacements, de la fatigue, un rythme à prendre, mais on est tous des passionnés.

Est-ce que tu peux nous parler des dessous de la formation toulousaine, qui continue chaque année à sortir de nouveaux grands talents ?

Il y a quatre points importants qui nous permettent de sortir des Pitchouns : un recrutement qui doit être aligné par rapport au type de jeu que l’on préconise ; une méthodologie connue et maîtrisée par tous ; un entraîneur professionnel qui n’a pas peur de faire jouer les jeunes et un président, qui, avant de faire son recrutement, jette un oeil chez les Pitchouns qui arrivent.

S'il manque l'un de ces points, c’est tout de suite compliqué. Si on veut réussir, ces quatre-là doivent être appliqués, et il me semble qu’au TéFéCé, c’est le cas. Dès que j’échange avec le Président et Carles Martinez Novell, ils me sollicitent pour parler de nos jeunes joueurs, pour faire le point à chaque fois. Quand tout le monde est sur la même longueur d’onde, tu as plus de chance de réussir au haut niveau. Le pire, c’est de ne pas avoir d’idées.

Les principes de jeu et les méthodes de travail sont-elles les mêmes pour toutes les équipes du TéFéCé ?

L’idée, c’est de savoir quel type de jeu on souhaite produire au TéFéCé, et avec quels types de joueurs. On a pris le parti d’avoir une équipe acculturée au fait d’être proactive, donc de gagner ces fameux rapports de force, le plus possible. On veut avoir le ballon, être capable de lire les différents rythmes du jeu de position, et d’être en mesure d’avoir une approche identique des U11 aux professionnels.

Les méthodologies sont similaires, surtout des U13 à la Réserve. Les entraîneurs de la pré-formation sont sollicités avec ceux de la formation et vice-versa. On souhaite unifier en permanence notre manière de penser, tout en étant capable de s’adapter selon les défis et nos adversaires.

La manière de jouer occupe-t-elle une place aussi importante que le résultat final ?

Les principes de jeu sont fondamentaux, dans toutes les catégories. Cela dit, plus tu t’approches du monde professionnel, plus il faut aussi être capable de gagner ces matchs compliqués, dans le dur. Toutes les équipes veulent gagner en jouant bien, mais ce n’est pas tout le temps possible. En face, l’adversaire ne se laisse pas faire. Chez les pros, l’important est de gagner ce rapport de force. 

Chez nous, chez les jeunes, c’est un peu différent. On veut connaître un succès à long terme. On veut qu’ils appréhendent l’ensemble des principes du Club. Tu ne peux pas accepter, sur la durée, de jouer sans la manière, sans être proactif, tu ne peux pas subir à chaque match. Pour moi, la manière dont on aborde les matchs et la manière dont on les gagne, est déterminant. Je pense que plus tu joues bien, plus tu augmentes tes chances de gagner

À quel point les datas sont-elles importantes au sein du Centre de Formation ?

Elles le sont, comme pour les professionnels, même si nous ne les utilisons pas pour le recrutement évidemment. Pour autant, dans le respect des principes de jeu, on évalue nos matchs à la formation de la même manière que les matchs des pros. Les idées et la philosophie qui est présente au TéFéCé n’est pas la mienne, ni celle de Carles Martinez Novell par exemple, mais celle du Club.

La data nous permet de répondre aux questions suivantes : comment engendrer le succès à long terme et que faire pour gagner le plus possible ? On sait qu’il est impossible de gagner tous les matchs, le souci est de garder le même fil conducteur, c’est ce qui va nous servir sur le long terme. Cela nous permet de nous raccrocher à une idée, malgré les obstacles et les cycles négatifs. Les chiffres nous aident dans notre analyse, on s’appuie dessus et cela aide pour avoir des arguments de persuasion. Elles détiennent souvent la vérité. 

Edhy Zuliani, Jaydee Canvot, Mathis Saka, Nicolas Wasbauer, Mathys Niflore, Rafik Messali récemment... des preuves que la formation toulousaine est en bonne santé ? Ce sont des exemples à suivre ?

Il faut former les footballeurs de demain, des joueurs modernes qui s’adaptent très vite. Ce sont des exemples à suivre, parce qu’ils viennent de signer pro. Les parcours sont différents, certains joueurs se sont montrés pendant la préparation, mais vont bien plus jouer avec la Réserve. D’autres, rentreront dans le groupe pro plus rapidement. Rafik, par exemple, a un parcours assez unique. Il a connu deux graves blessures, des années sans jouer. On a eu plusieurs discussions avec lui, on l’a accompagné jusqu’au bout et il a réussi à se remettre sur pied, en acceptant ses différents rôles, en prouvant sur le terrain avec la Réserve aussi.

Tous ont beaucoup de potentiel. Il faut leur laisser du temps et leur donner leur chance. Ils doivent comprendre que le plus dur reste à faire. Ce sont des joueurs qui vont goûter aux entraînements des pros, des stages, des matchs amicaux, mais ils feront aussi sûrement la navette avec la N3. C’est ce qui peut être dur. Il faut accepter de toucher au but, mais de ne rien lâcher, pour accepter la frustration de faire des allers-retours entre les différents groupes. Cela demande une sacré force mentale et on fait tout pour les stimuler.

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