Johan Elmander, Élie Baup, Daniel Congré et Dominique Arribagé étaient présents le 24 février 2007, lors de la dernière victoire en championnat du TéFéCé face à l'OM à domicile. Ils partagent leurs souvenirs avant le choc de ce dimanche, à 19h00 au Stadium.
Johan Elmander, Élie Baup, Daniel Congré et Dominique Arribagé reviennent sur la victoire face à l'OM en 2007 !
Publié le 19/04/2024 à 17h50
Le TéFéCé aura fort à faire dimanche, à 19h00 au Stadium. Face à l'Olympique de Marseille, nos Violets devront faire preuve de courage pour prendre les 3 points, ce qui n'est plus arrivé en championnat à domicile contre les Marseillais depuis... le 24 février 2007 et un succès retentissant 3-0. Cette saison-là, le Club termine sur le podium de la Ligue 1, à une historique troisième place. Élie Baup en était l'entraîneur, Johan Elmander le buteur, Daniel Congré et Dominique Arribagé, eux, formaient la charnière centrale. Ils reviennent en exclusivité sur leurs souvenirs d'une campagne 2006/2007 devenue mémorable ! Élie Baup : Un Stadium plein à craquer ! Plus sérieusement, on sait ici que les supporters défendent d’abord le TéFéCé, mais que derrière, c’est l’Olympique de Marseille qui est très apprécié. C'est un club très populaire dans le Sud de la France, c'est normal. Il y avait énormément de monde ce soir-là, c’était un sacré match. Un match spécial surtout parce qu’il opposait le 5ème (Marseille, ndlr) face au 6ème (Toulouse, ndlr), donc on pouvait sentir un certain engouement autour de cette affiche. Daniel Congré : Un sacré souvenir avec une très belle victoire au Stadium, face à une sacrée équipe, le tout devant nos supporters ! Dominique Arribagé : On venait de battre l'OL peu de temps avant (2-0), donc on arrive lancé et en forme. Je me souviens d'un Stadium volcanique avec le public derrière nous. On avait des frissons en rentrant sur la pelouse et ce soir-là, on a fait le match parfait. Johan Elmander : C'était un moment inoubliable. Je me souviens, avant le match, tout le monde pensait qu'on allait perdre. Au final, on en met trois, sans en encaisser un seul, le match parfait ! Je me souviens aussi forcément de mes deux buts (rires), mais toute l'équipe avait réalisé un grand match. On avait le sentiment que Marseille n'avait aucune chance face à nous. Élie Baup : On savait que c’était un match très important, mais à cette époque, on avait déjà battu l’OL (champion à l'issue de la saison 2006/2007) et on possédait des joueurs de grande qualité. Il y avait quelque chose dans cette équipe, les gens revenaient au stade, nous suivaient, tandis que l’on jouait le maintien la saison précédente. Quelque part, il n’y avait pas trop de calcul à faire. On savait qu’on pouvait s’imposer, c’était la dernière ligne droite, le maintien était assuré, donc c’était du bonus pour nous ! Daniel Congré : C’était un vrai match de gala, sûrement l’affiche de la journée. En face, l’OM possédait une belle armada avec Djibril Cissé, Samir Nasri ou encore Franck Ribéry, mais à ce moment-là, on était en très grande forme. Ce qui me saute aux yeux quand je repense à cette rencontre, c’était ce sentiment d’invincibilité. J’étais en défense avec Dominique Arribagé et rien ne pouvait nous arriver. On avait une très grosse assise défensive même si Marseille avait eu quelques occasions. Dominique Arribagé : En tant que capitaine, ce n'était pas le match le plus difficile à préparer parce que je savais que tout le monde allait être au rendez-vous. On avait un groupe très mature pour répondre à ce genre d'événement. Il fallait surtout insister sur le fait de rester concentré et de ne pas tomber dans des dérives individualistes. Johan Elmander : Non seulement on gagne face à Marseille, une très grosse équipe, mais en plus de cela avec la manière ! C'était incroyable, notre façon de jouer, il y avait quelque chose d'inexplicable cette saison, où tout nous réussissait. Et puis mon deuxième but, je m'en rappellerai pour toujours, sûrement l'un des plus beaux que j'ai inscrits durant toute ma carrière. Élie Baup : C’est le type de match que tout le monde veut jouer ! Un peu comme la Coupe d’Europe, les joueurs sont plus motivés que jamais. À l’époque, jouer Lyon, jouer Marseille... c’était les plus grandes affiches. Bizarrement, il y a moins de bobos, moins de blessures, tout le monde veut être sur le terrain, donc il faut quand même avoir un plan de jeu ambitieux. On pouvait l’être au vu de notre équipe, et ça a plutôt bien marché (rires). Daniel Congré : C'est un match particulier oui et non. Oui parce que c'est l'OM, un club mythique en France qui, à l'époque, voulait titiller l'Olympique Lyonnais. Mais nous, on restait sur de bons résultats et on essayait toujours de faire abstraction de l'adversaire. Dominique Arribagé : En face, il y avait Djibril Cissé, Samir Nasri, Franck Ribéry, et même Mamadou Niang en fin de match à contenir. Ce sont des joueurs que l'on connaissait par cœur, des internationaux, donc il fallait contrôler les déplacements de Cissé, essayer de faire des prises à deux sur Ribéry et limiter l'activité de Nasri en lui mettant beaucoup de pression physique. Johan Elmander : Je préparais chaque match de la même façon. Que l'on affronte Marseille ou une équipe "plus petite", ma routine était la même. J'essayais surtout de ne pas trop penser à la rencontre en elle-même, mais de me concentrer sur ma performance, et ce dès l'entraînement pendant la semaine. Élie Baup : Les entraîneurs vous diront qu’ils préparent ce genre de match comme un autre, mais non, c’est faux. Ces rencontres sont bien plus médiatisées, bien plus attendues par les supporters comme par les joueurs. Il y a toute une euphorie, une dynamique qui est différente dans tous les aspects. Tout est fait pour faire monter l'événement et on le ressent bien avant le coup d'envoi. Puis quand le match commence, l'équipe est concentrée sur son plan de jeu. Ce soir-là (24/02/2007, ndlr), on n'avait rien à perdre, le maintien était déjà assuré, donc on a lâché les chevaux. Puis surtout, on a réussi à marquer à des moments-clés (Elmander 39e et 49e, Emana 63e). Daniel Congré : Peur non, mais c'était un stress positif. Le fait d'affronter des tops joueurs me donnait envie de me surpasser. Et lors de cette rencontre en février 2007, on l'a vu, on a joué de manière désinhibée. Johan Elmander : Si je ne me trompe pas, c'est Achille Emana qui me fait la passe sur le premier but. Une passe parfaite. J'arrive devant le gardien, je décide de le dribbler et derrière les cages étaient vides. C'était un super moment de marquer devant tous les supporters. Mais il faut donner du crédit à Achille ! Pour le deuxième but, je frappe fort direction le petit filet, et ça rentre (rires). Pourquoi ce duo avec Achille Emana fonctionnait-il si bien ? Johan Elmander : Déjà, c'était quelqu'un de bien, humainement parlant. Puis sur le terrain, il avait une excellente vision de jeu. À l'époque, j'aimais beaucoup prendre la profondeur et avec sa qualité de passe, il arrivait à me trouver derrière les défenseurs. Je suis très fier d'avoir pu évoluer à ses côtés, il faisait partie de ces joueurs qui mettait du liant dans l'équipe, il rendait les choses faciles. Je pense que c'est l'un des meilleurs joueurs avec lequel j'ai joué, en plus de Moussa Sissoko, André-Pierre Gignac et d'autres que j'oublie certainement (rires). Élie Baup : Oui, c'était une très très belle saison. On termine sur le podium après avoir joué le maintien la saison auparavant, et on s'apprête à jouer la Coupe d'Europe. Bon, quand on a su qu'on allait affronter Liverpool ensuite, on a compris que cela allait être un peu compliqué, mais c'était une superbe expérience. Puis l'équipe était très talentueuse. Johan Elmander, Achille Emana... on avait du monde devant. Et comme je l'ai dit, nous n'avions pas de pression particulière, les gens ne nous attendaient pas à ce niveau-là, donc ce n'était que du positif. Daniel Congré : L'un des meilleurs souvenirs collectifs de ma carrière. Lens, Rennes et Bordeaux étaient devant nous au classement, mais ce dernier match face aux Girondins justement a tout changé. Notre deuxième partie de saison était incroyable et ce succès sur le gong était l'aboutissement d'une énorme saison. Dominique Arribagé : C'était clairement la meilleure saison de ma carrière ! Puis ce dernier match contre Bordeaux (3-1) qui était juste surréaliste. On calait un peu sur la fin avec 4 défaites de suite en championnat, mais on arrive à doubler tout le monde grâce à cette victoire au Stadium face aux Girondins. On passe de la 6ème à la 3ème place du classement lors de l'ultime journée... c'était fou. Des souvenirs qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires ! Johan Elmander : J'ai connu plusieurs saisons où je sentais que j'étais vraiment à mon meilleur niveau, notamment à Bolton où j'ai été élu joueur du mois, voire même à Galatasaray, mais la campagne 2006/2007 était sans aucun doute l'une des plus belles de ma carrière. Au TéFéCé, il n'y avait pas vraiment de grandes stars, et c'est ce côté collectif qui nous a permis de réaliser une aussi bonne campagne. Élie Baup : C’était quelque chose clairement ! Mais cette victoire n’avait pas la même saveur que la précédente. La saison était compliquée, avec cette double-confrontation face à Liverpool à gérer. L'ascenseur émotionnel était délicat à digérer pour les joueurs qui devaient reprendre goût au championnat. C’était quand même particulier de battre cette grosse équipe de l’OM. Daniel Congré : Je m'en rappelle très bien de cette victoire incroyable au Vélodrome parce que je revenais d'une blessure à l'épaule, et c'était mon match de reprise à l'époque ! L'ambiance était dingue, c'était assez impressionnant, j'avais 22 ans seulement, mais ça s'était bien passé. J'étais associé à Mauro Cetto puisque Dominique Arribagé avait arrêté sa carrière, après de bons et loyaux services (rires), mais oui, gagner au Vélodrome, c'était assez fou. Johan Elmander : C'était tellement spécial... si je ne dis pas de bêtises, je sors en fin de match et les supporters marseillais m'applaudissent. Je ne pense pas que cela arrive souvent au Vélodrome ! Je venais de marquer, j'avais délivré une passe décisive à Achille Emana, et on l'avait encore emporté face à eux. Élie Baup : Le maintien est très probablement déjà acté, la fin de saison est positive... une victoire est tout à fait possible ! Pour le score, je n'en ai aucune idée (rires). Daniel Congré : Pour le symbole, j'ai envie de dire 3-0 pour le TéFéCé ! Mais non, je vais me contenter du 1-0, simple, propre et efficace, avec un but de Thijs Dallinga pour battre cette équipe de Marseille qui aura joué face au Benfica quelques jours auparavant. Dominique Arribagé : Le TéFéCé a montré beaucoup de belles choses cette saison face aux gros, notamment en Coupe d'Europe. Je les vois encore capables de monter le curseur au niveau qu'il se doit pour gagner. Je dirai 2-1 pour Toulouse ! Johan Elmander : 2-1 pour Toulouse aussi ! Je ne sais pas pourquoi, mais je vois bien le TéFéCé marquer à la dernière minute de la rencontre, au Stadium, pour rendre la victoire encore plus belle !Si je vous dis, 24 février 2007, TéFéCé/OM, qu'est-ce que cela vous évoque ?
Il s'agit de la dernière victoire du TéFéCé en Ligue 1 au Stadium face à Marseille (3-0), comment aviez-vous vécu cette rencontre ?
Comment prépare-t-on une telle confrontation face à l'Olympique de Marseille ?
Y-a-il une appréhension particulière avant un tel match ? Une crainte ? Une peur ? Un surplus de motivation ?
Johan, tu avais fait trembler les filets par deux fois face à l'OM lors de cette fameuse victoire 3-0 au Stadium, peux-tu nous décrire ces deux buts ?
En 2006/2007, le TéFéCé termine 3ème du championnat. Une campagne mémorable, on imagine ?
La saison suivante, en 2007/2008, le TéFéCé s'impose de nouveau face à l'OM, mais au Vélodrome (1-2). Racontez-nous cet exploit !
En cas de victoire dimanche, nos Violets reviendraient à hauteur de Marseille (39 points). Quel est votre pronostic pour ce choc ?
On remercie Élie, Daniel Johan et Dominique pour leur temps accordé, et on espère surtout voir le TéFéCé obtenir un bon résultat face à l'OM dimanche ! Tous au Stadium ! 😈💜
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